Rivière-du-Loup – si on vous annonçait qu’un produit peut créer une « dependance aussi forte que la cocaine »le croiriez-vous? Peut être, surtout , si on insérait les biscuits Oreo dans la même proposition.
La source étant un communiqué de presse un peu trop excité de provoquer un buzz, en effet, depuis quelques années, on a l’habitude de lire ces différents communiqués sur les expériences neuro-scientifiques: recherches à fort pouvoir médiatiques, mais pourtant basées sur des groupuscules tellement préambulaires qu’on en entendraient jamais parler s’il s’était agi de chimie organique ou de bio-diversité marine.
Reprise plus de 200 fois selon Google News, le scoop provient bien d’un communiqué de presse publié le 15 octobre dans le Collège du Connecticut: le principe: deux groupes de rats: l’un devant se nourrir soit de biscuits Oreo, soit de galette de riz ; le second choisissant entre de la cocaine et de l’eau salée: conclusion, « les rats oreo » consomment autant que les « rats cocaine »
Cela étant dit, aucune recherche, aucune publication autre n’existent, pouvant attester des faiblesses de celle-ci , aucun bémol n’a été observé par d’autres chercheurs si ce n’est une future conférence sur une expérience faite dans une salle de classe par des étudiants et leur professeur, Joseph Schroeder, au College du Connecticut.
La phrase «crée une dépendance aussi forte que la cocaïne» est devenue tellement familière parmi les attachés de presse des différentes universités que le blog collectif Mind Hacks l’a listé partout allant de world of warcraft à facebook. Ajoutons, que lorsqu’une véritable recherche est faite la notion de « dependance » est si difficile à mesurer qu’elle n’est jamais clairement exprimée par aucun chercheur .
Il est vrai que les neurologues ont maintes fois prouvé que deux produits complètement différents peuvent activer la même zone neurologique, celle que l’on appelle la région du « plaisir » dans notre cerveau. Notamment, deux produits aussi différents que la cigarette et le chocolat ou le sucre.
Cependant cela s’arrête là: en effet, cela peut varier de façon considérable d’un individu à un autre, selon plusieurs facteurs encore inconnus. Affirmer la mesurabilité de la dépendance d’un produit par rapport à un autre, c’est assurer un bien fondé, là où aucun fondement n’est encore possible et posé.
Finalement, tout est une question de relativité Comme le suggère le journaliste du magazine Reason, cette histoire aurait pu connaître une autre évolution si son titre avait plutôt été: «la cocaïne rend aussi dépendant que les biscuits Oreo».
En attendant, la police devrait peut-être commencer à pourchasser les dealers de biscuits Oreo dans des ruelles sombres…